La Cinémathèque
Cet article est écrit par Gilles DAUTRICOURT consultable sur Mémoire Blog AlloCiné.Le Comité Français du Cinéma pour la Jeunesse est crée, c'est très bien, encore faut-il le faire vivre. Nous avons vu dans l'article précédent que les films pour la jeunesse étaient pratiquement inexistants. De plus il faut le faire connaître.
Tout d'abord, il est agrée par le Ministère de l'Education Nationale, chose très importante car cela lui permettra d'obtenir des subventions indispensables à sa viabilité.
Il faut réunir dans son sein toutes les organisations et les personnalités susceptibles de s'intéresser à cette initiative, en particulier les Mouvements de jeunesse, les Centres de loisirs, les éducateurs, les écrivains, les artistes, les cinéastes.
A la faveur du mouvement d'opinion ainsi créé, d'établir un plan de production, en fondant :
a) un « Centre d'études » composé de techniciens du cinéma et de psychopédagogues dont la mission sera de rechercher les caractéristiques des films destinés aux enfants et aux adolescents.
b) Une Commission chargée de susciter et de contrôler les scénarios devant faire le sujet des films pour la jeunesse.
c) Une Commission chargée de susciter la production de films spéciaux.
Commissions de travail siégeant au sein du Comité Français du Cinéma pour la Jeunesse :
1° Commission d'Etudes et de Recherches Psychopédagogiques : MME Lahy Hollebecque.
2° Commission d'Etude des Scénarios : M. Maurice Hilero.
3° Commission de Programmation : M. Charles Dautricourt.
4° Commission de Diffusion : M. Raoul Dubois.
5° Commission d'Etudes des Moyens de production : M. Roger Blanc.
6° Commission des Relations Internationales : M. Lebrun.
7° Commission Presse et Propagande : M. Paul Chwat.
Il faut comprendre que ces films doivent pouvoir être projetés partout (écoles, patronages, colonies de vacances, etc....). Donc ne pas avoir de connotations ni politique, ni religieuse.
Les municipalités pouvant être politiquement de bords différents, il s'agissait donc de ne heurter personne. (Difficile par exemple de passer DON CAMILLO !!!).
La base de la cinémathèque comprendra bien sur des dessins animés, des comiques, des petits documentaires et courts métrages.
Pour les comiques, le cinéma américain est prolixe en la matière, ce n'est pas les acteurs qui manque : Laurel et Hardy, Charlie Chaplin, Harold Lloyd, Mac Sennett, les Marx Brothers, ect...
Il ne faut surtout pas oublier le Français MAX LINDER, pionnier du cinéma comique qui inspirera CHAPLIN pour son rôle de CHARLOT.
On peut se référer à sa biographie écrite par Maud LINDER (Les indépendants du premier siècle) ainsi que le livre de Pascal Djemaa " MAX LINDER, du rire au drame "
Pour les dessins animés, bien sur il y a Walt Disney, mais en France, nous avons Jean Image qui fait des merveilles (Rhapsodie de Saturne), Bob Zoubowitch avec son film de poupées animées : Le Briquet Magique, Omer Boucquey avec un dessin animé en technicolor : CHOUPINET, et les pays de l'Est ne sont pas non plus à la traîne dans ce domaine. Nous ne pouvons malheureusement pas les citer tous ici, la liste serait trop longue et trop de monde oublié.
Pour les documentaires et courts métrages, il en est de même.
Quelques programmes du Comité Français du Cinéma pour la Jeunesse en 1948 :
Les Enfants du Capitaine Grant et un Charlot - Eléphant Boy et un comique - Sans Famille et un Documentaire - Cendrillon et un Charlot - Emile et les Détectives et un Comique etc....
La constitution de la cinémathèque se fera petit à petit, la production cinématographique française comprenant que la jeunesse était un immense vivier de spectateurs et qu'il fallait produire de beaux et bons films.
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