L'envers du décor

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Article Nice-Matin 10 0ctobre 1954

« A deux pas de la  mer qu'on entend bourdonner».

On cherche toujours la nappe d'eau qui doit en principe permettre la climatisation du Palais des Festivals

Et pourtant - parodiant Galilée - elle existe l

Il est peut-être rare qu'à la fin d'une soirée au Palais des Festivals - Festival professionnel, amateur ou radiophonique - l'unanimité se fasse sur la qualité du spectacle. Du moins, est-il un point sur lequel tous les avis concordent : la « douce » chaleur qui règne dans la grande salle.

Les femmes, comme toujours privilégiées, ont cet avantage de pouvoir dénuder leurs épaules, mais les hommes ne pouvant décemment tomber la veste » doivent se contenter d'accumuler discrètement sur un fin mouchoir blanc, les gouttelettes d'humeur aqueuse qui perlent des pores de leur front.

Ni les verts polders de la Hollande, ni les torrents aux eaux tumultueuses des Montagnes Rocheuses ni même les étendues glacées de la banquise arctique qui déversent pourtant sur l'écran des, tonnes de fraîcheur, ne parviennent à  rafraîchir l'atmosphère de leurs « frigories» Imagées.

Jusqu'à ce Jour, le demi de bière très frais de l'entracte et le mouchoir de réserve ont été les seuls remèdes efficaces.

Cette situation qui fait la fortune des brasseurs et des blanchisseuses n'a pas été, on s'en doute, sans attirer la bienveillante attention de nos municipalités.

CHAUD ET FROID

Dès 1948 en effet, furent prévues l'installation du chauffage, la ventilation et la climatisation. Comme les crédits, les travaux furent débités en tranches successives et ce n'est qu'en 1949 que la salle fut chauffée.

Cela représentait cependant un pas de géant car une partie de l'installation utilisée pour le Chauffage devait servir également à la climatisation.

Sans entrer dans les détails, disons simplement que le chauffage comme la climatisation dépendent de la ventilation.

Celle-ci est   assurée par  de puissants ventilateurs qui aspirent l'air à l'extérieur du Palais, par deux "fenêtres qui se trouvent  au  second  étage  façade nord. Cet air est d'abord refoulé sous les terrasses dans une chambre de conditionnement, puis envoyé sous pression dans des kilomètres de gaines qui aboutissent à des bouches judicieusement  dissimulées dans la salle.

D'autres bouches et d'autres gaines font effectuer à l'air vicié le voyage iInverse : de la salle vers l'extérieur.        

Pour chauffer, il suffit donc de faire passer l'air à travers une batterie- située dans la" chambre de conditionnement ; pour rafraîchir, il faut le faire passer à travers un rideau de fines gouttelettes glacées.

Grâce à une puissante chaudière à mazout, récemment améliorée le chauffage a pu être assuré normalement.

TROP   DE   CHALEUR POUR PRODUIRE  LE FROID

Théoriquement d'après le devis initial, la climatisation prévoit le renouvellement de l'air de la salle toutes les douze minutes (cinq renouvellements à l'heure), l'abaissement de la température de 30 à 26 degrés et la  réduction de l'humidité intérieure de 80 à 70°.

Ce condensateur se révéla plus assoiffé que tous les clients, du Carlton, du Martinez et du Majestic réunis.

Il lui fallait pour jouer son rôle auprès du bloc frigorifique cinquante mètres cubes d'eau par heure. 50 000 litres

d'eau soit en quatre, heures (temps normal et nécessaire pour assurer ht climatisation de la salle), 200.000 litres d'eau. Et de l'eau à 15 degrés et ceci en plein été à une période où l'eau manque ! 

Fort heureusement, on avait tout prévu. On connaissait l'existence, à quelques mètres seulement du Palais, à côté du petit stade du Cercle Nautique, d'une nappe d'eau. Il suffisait de creuser pour la trouver. 

A LA RECHERCHE DE L'EAU

Et un puits fut foré. Mais, hélas, il fallut déchanter. Il y avait bien de l'eau, mais pas assez. Dès le premier essai de la centrale frigorifique, le puits fut mis a sec en moins heure. Depuis, cela fait des mois on cherche.

On a fait appel à des géologues, à des radiesthésistes distingués,, on a remué des baguettes tout autour du premier puits.

L'eau existe ; elle descend de  la Californie ; on a retrouvé sa trace récemment au Miramar  dans un Jardin ; on en découvre ailleurs encore, un peu partout mais pas au fond du puits du Palais des Festivals.

Du moins pas encore en quantité suffisante, car une galerie récemment ouverte par un spécialiste antibois, M. Jean Grassi a tout de même permis de porter le débit de 15 à 30 mètres cubes environ.

Cette galerie, aménagée à dix mètres sous terre, perpendiculairement à la rue du Cercle-Nautique, est actuellement cimentée. Pour ce faire, une pompe fonctionne jour et nuit, rejette à la mer l'eau précieuse et trouble le sommeil des Croisettans.

Une fois cimentée, la galerie formera une citerne souterraine  augmentant la capacité du puits qui restera pourtant insuffisante.

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Article Nice-Matin du dimanche 17 mai 1970

Une folle course aux... invitations

La dernière journée du XXIIIe Festival International du Film gardera le souvenir d'une folle course aux... invitations. Toute la journée, les bureaux susceptibles de délivrer les cartes ont été assaillis de demandes. Mais ni les sourires, ni les crises de nerfs, ni les recommandations, n'y purent rien changer : dès le début de l'après-midi, toutes les places pour le gala de clôture étaient réservées.

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Article Nice Matin du samedi 6 mai 1972

Contrairement à certaines rumeurs entendues dans le Palais des Festivals, le smoking reste de rigueur pour les deux séances du soir à 19h45 et 22h30.

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DES TRACAS AU PALAIS

En 1978 des engins explosifs, dont certains n'ont pu être désamorcés et ont explosé, soit en provoquant des dégâts au palais, soit sur la plage, ont été trouvés par des artificiers de la Sûreté Nationale. Une remise en état des rideaux et de l'écran de la grande salle fut nécessaire.

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Article Nice-Matin 6 août 1983

F.I.F. contre M.I.P.-TV

Mme Anne-Marie Dupuy : "La négociation avec M. Chevry doit tenir compte, avant tout, des impératifs du Festival du film"

«Priorité est désormais donnée au Festival international du film ».

Interrogée, hier, à propos des récentes déclarations en forme d'ultimatum de M. Bernard Chevry, organisateur du M.I.P.-TV (voir « Nice-Matin a du 3/8), Mme Anne-Marie Dupuy, maire de Cannes, a répondu en confirmant ses propos tenus à  Taormina (voir « N.-M. » du 30/7) dans lesquels elle annonçait que le F.I.F. 1984 se tiendrait plus tôt que prévu, vraisemblablement entre fin avril et mi-mai.

«Cette manifestation est vitale pour la ville, ajoutait le premier magistrat, et pour plusieurs raisons, ses responsables souhaitaient que sa programmation an soit avancée. Bien sûr, le M.I.P.-TV est également très important et nous négocions donc avec M. Chevry afin de trouver des dates qui lui conviennent mais cette négociation doit respecter avant tout les Impératifs du Festival».

Cependant, tout le problème réside dans le fait que Bernard Chevry affirme de son côté, ne pouvoir ni avancer ni reculer le M.I.P., en fonction de raisons également impératives, menaçant même d'intenter un procès à la commune, voire d'aller chercher fortune ailleurs, que sous les cieux cannois, si on le contraint à un changement de calendrier.

La situation en est donc à ce point pour l'instant mais les pourparlers se poursuivent entre les parties prenantes.

Des pourparlers que les hôteliers et les commerçants sont très anxieux de voir aboutir car ils seraient les premiers à pâtir de la disparition de l'une des grandes manifestations traditionnelles de Cannes.

CRIS ET CHUCHOTEMENTS AUTOUR D'UN CALENDRIER

Ces « impératifs » des uns et des autres quels sont-ils ?

Ceux des organisateurs du Festival tout d'abord en rappelant que les dates avancées pour l'édition 1984 étaient celles du 18 au 30 mai.

M. Michel Bonnet, directeur des relations extérieures du F.I.F., à qui nous avons posé la question, expose en quatre pointa, les raisons de cette demande d'un changement du calendrier traditionnel.

Le premier est d'ordre commercial. Les professionnels du septième art sont soucieux de bénéficier d'un délai plus long pour assurer la promotion de leurs films avant la saison estivale.

Deuxième motif : les organisateurs du F.I.F. désirent éviter les fêtes de l'Ascension (qui tombe le 30 mai en 1984) afin que les hôteliers puissent accueillir davantage de festivaliers (ils étaient 15 000 cette année). En effet, le week-end de l'Ascension, déjà traditionnellement chargé, a de plus le désavantage de coïncider avec le Grand Prix automobile de Monaco.

Troisième point : la nécessité « évidente »  selon M. Bonnet, qui met en avant les cafouillages de 1983, de disposer d'un battement d'au moins quinze jours pleins entre le M.I.P.-TV et le Festival pour mettre en place correctement les installations de ce dernier. Dans la mesure où, pour les deux raison énoncées plus haut, on veut avancer le Festival il faut bien sûr avancer aussi le M.I.P. ou bien le retarder dans la deuxième quinzaine de mai puisque pour 1984 il était initialement prévu entre le 27 avril et le 2 mai.

Enfin, quatrième élément, le désir de voir désormais le Festival programmé à des dates fixes ou presque.

En effet, traditionnellement celui-ci se promenait à travers le mois de mai avec seulement deux conditions : qu'il débute pendent ce mois et finisse avant le week-end de Pentecôte. Ici aussi pour des impératifs de capacités hôtelières de la ville.

TROP TOT OU TROP TARD

Les arguments de M. Bernard Chevry maintenant. Selon l'organisateur du M.I.P.-TV (Marché international des programmes de télévision), cette manifestation ne peut être ni avancée en avril ni reculée en mai ou même après, à cause des Impératifs des professionnels d'une certaine nationalité - devinez qui ? - ... les Américains bien sûr.

Impossible en mai parce qu'à cette époque les grandes chaînes U.S. n'ont pas encore arrêté les grandes lignes des programmes pour l'année suivante (« les pilotes », en langage technique).

Impossible en mai parce que pendant ce mois les grandes maisons de production (M.G.M., Paramount, etc.), organisent leurs « screenings » (traduisez : projections) à l'attention des professionnels de l'audiovisuel afin de leur présenter leurs nouvelles réalisations.

Quant à programmer le M.I.P. encore plus tard dans l'année, apparemment c'est tout aussi impensable car il serait alors trop tard et les Américains auraient déjà acheté tout ce qu'ils désiraient acquérir.

Enfin les services de M. Chevry affirment que les deux tiers des stands étaient déjà retenus pour l'année prochaine mais bien sûr pour les dates initialement prévues.

L'ANGOISSE DES HOTELIERS ET COMMERÇANTS

On le voit la négociation apparaît comme particulièrement délicate entre les parties prenantes de cette affaire : municipalité cannoise, organisateurs du F.I.F. et Bernard Chevry.

D'autant que l'enjeu est de taille.

Les hôteliers et les commerçants en sont d'ailleurs particulièrement conscients, eux qui seraient les premiers à pâtir d'une négociation... qui n'aboutirait pas.

S'il est évident que le Festival est vital pour la renommée et l'économie de la ville (15 000 participants cette année rappelons-le), le M.I.P. est tout aussi important pour les mêmes raisons : l'édition 1983 a attiré plus de 6 000 personnes originaires de 110 pays différents.

Et puis, ce palais si grand, si cher, ne justifie tous les sacrifices qu'on lui consent que s'il attire toujours davantage de manifestations et de monde.

Gérard PRIL

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Article Nice-Matin 20 Septembre 1983

Festival du film, Mip-T.V., Midem et Vidcom ; plus de 100 millions pour le commerce cannois

Le syndicat des hôteliers: «Aucune manifestation ne doit avoir le droit d'imposer des dates»

Les modifications apportées aux dates de deux des quatre grandes manifestations traditionnelles du calendrier cannois continuent de faire couler beaucoup d'encre, mais surtout elles suscitent chez les professionnels du tourisme, et par voie de conséquence dans l'ensemble du commerce cannois, une inquiétude qui ne semble pas sur le point d'être apaisée.

C'est pourquoi le conseil d'administration du syndicat des hôteliers de Cannes et région, réuni hier dans ses locaux de la gare S.N.C.F, a adressé une nouvelle lettre, également signée par le président de l'A.C.I.A.C, au maire de Cannes, Mme A.-M. Dupuy, pour exprimer ses préoccupations grandissantes.

Nous ne rappelleront pas ici des péripéties que nos lecteurs connaissent maintenant dans le détail, depuis que, courant juillet, on apprenait que le Festival international du film avait décidé d'avancer la date de son ouverture.

Décision qui présente, ont de nouveau affirmé les hôteliers cannois par la voix de leur représentante élus, « eux défaut majeurs : elle e été prise - et annoncée - tardivement, alors que le planning des hôtels était déjà élaboré de longue date ; et ce changement de date est Intervenu sans consultation de  « l'intendance » qui, dés lors, a bien peur de ne pouvoir suivre... »

C'est d'ailleurs ce qu'avait écrit en substance au maire de Cannes, dés le 2 août dernier, le vice-président du syndicat des hôteliers et porte-parole des palaces, M. Jacques Bardet.

1 franc = 3

Depuis lors, certains ont eu l'impression d'assister à une sorte de match de ping-pong, la balle voyageant tantôt dans le camp des organisateurs du F.I.F., tantôt dans celui des responsables du M.I.P.-TV, les uns et les autres accordent quelques concessions sans réussir toutefois à se mettre d'accord.

Un élément supplémentaire, qui celui-là n'est le fait de personne, vient encore « embrouiller » les choses : c'est la semaine pascale, pendant laquelle la capacité hôtelière de Cannes est déjà très sollicitée et qui oblige à dire aux uns et eux autres, en substance : « Avant ou après, d'accord, mais pas en même temps ».

Bref, les ultimes concessions du F.I.F. d'une part, du Ml P.-TV de l'autre, n'ont pas levé la perspective d'un  « conflit » préjudiciable, estiment les hôteliers, à l'ensemble du commerce cannois.

« Car, déclarait hier soir le président Edouard Pessino, lorsque t franc est dépensé pour l'hébergement, deux autres francs vont dans le commerce local pour la restauration et les achets divers. »

Or, selon une estimation du syndicat. Incomplète puisqu'elle n'a pu être faite que pour tes seuls palaces, festival, M.I.P.-TV, MlDEM et VIDCOM réunis apportent quelque chose comme quarante millions de francs, environ 22,6 MF pour le F.I.F., et 17,5 MF pour les trois autres, indissociables parce que relèvent du même organisateur. M. Bernard Chevry qui s'il transportait ailleurs les pénates de son M.I.P.-TV, pourrait faire de même avec celles du disque et de la vidéo.

Le C.A. du syndicat des hôteliers n'ignore pas que ltes manifestations de M. Chevry sont largement subventionnées par le budget communal ; mois, estime le président Pessino, Il s'agit là d'un « placement » qui rapporte deux fois : l'une eu niveau des retombées directes que représentent les dépenses des participants. L'autre par l'énorme publicité que les trois manifestations font à la ville de Cannes.

Une ultime démarche

« Nous faisons, ont souligné les représentants des hôteliers, à l'issue de leur réunion d'hier, une ultime démarche pour la sauvegarde des intérêts économiques de notre ville et nous demandons une réponse immédiate ainsi qu'une solution concrète.

Notre économie doit être gérée per les Cannois et nous ne devons accorder à personne le droit d'imposer des dates pour telle ou telle manifestation sans une concertation avec toutes les parties prenantes qui éviterait, à l'avenir, des situations aussi fâcheuses que celle dans laquelle noua nous trouvons actuellement »

Recueilli per Paul RAPHAËL

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coulisse

Article Nice-Matin 19 mai 1984

Frustrés, les Cannois ?

"Invitation" !

A les entendre, oui.

"Nous avons payé ce palais, clament-ils parfois, sur un air de profond dépit, et on ne peut pas entrer voir une projection de la compétition officielle."

Ils n'ont pas toujours tort. Mais, le grand auditorium ne contient que 2400 places. Même en multipliant les séances tout le monde ne peut prétendre obtenir satisfaction...

"Chaque jour, indique M. Bonnet, sur six séances officielles, sur un potentiel de 14 000 places environ, 11 à 12% (c'est-à-dire 1500 places) sont à ia disposition de la ville. En plus, par le biais de l'O.MAC.C. et d'autres associations, nous avons accrédité cent cinquante cinéphiles de Cannes. Les écoles bénéficient aussi de contingents pour certains films. Les étudiants du collège international n'ont pas été oubliés non plus et deux cents d'entre eux peuvent venir au palais. Enfin, salle Debussy, pour "Un certain regard", on a doublé le nombre de séances".

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Article Nice-Matin Samedi 17 mai 1986

CANNES

Circulation

plan du Festival : terrain d'expérimentation pour le futur

Chaque année, circulation et stationnement, durant la période du Festival international du film, posent de sérieux problèmes aux responsables qui s'ingénient, à réduire au mieux les difficultés inhérentes à un trafic automobile singulièrement accru. Les contraintes ne sont pas moins réelles pour l'usager qui à certaines heures vit -cinéma oblige- le « Grand Embouteillage » cher à Comencini. Mais au-delà de gène, généralement plutôt bien vécu après la grogne des premiers jours, le plan de circulation du Festival va servir de «terrain d'expérimentation » au futur « Plan de déplacement urbain » de Cannes, actuellement en cours d'élaboration.

restaurateur

Un restaurateur cannois a décidé, quant à lui, de résoudre à sa façon les problèmes de circulation en envisageant de raccompagner chez eux, et par ce moyen aussi charmant que « rétro », ses clients.     

(Photo Traverso)

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Cannes, le 20 mai 1988

A Madame le Maire

Madame,

Le Festival de Cannes fait couler beaucoup d'encre, Paroles, Paroles...

Beaucoup d'images, des meilleures et moins bonnes; quelques vedettes, une foule bigarrée, des badauds en vacances...

Pour les cannois qui travaillent et qui paient les impôts locaux et fonciers, qui ne piétinent ni les fleurs, ni les pelouses, ni le fameux tapis rouge réservé à quelques privilégiés, que reste-t-il ?

Il reste : les barrières, les interdits, la circulation impossible, les parkings inaccessibles, l'impossibilité pendant 15 jours de pouvoir normalement gagner sa vie, et, avec, l'impression de perdre du temps...

Trop c'est trop !

Beaucoup de cannois en ont assez de cette foire inélégante qui n'a plus rien à voir avec la fête harmonieuse qui se déroulait pour tous, dans la gaieté et se terminant par des batailles ...de fleurs.

Aujourd'hui, les fleurs sont massacrées et fleurissent au contraire sous nos pieds, les papiers de toutes sortes et les gobelets en plastique.

La Croisette et la ville, sont transformées en une vaste poubelle...

F.V.

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Cannes, le 14 juin 1988

Madame F. V. 06400 CANNES

Vous dites que le Festival fait coider beaucoup d'encre... c 'est vrai. Il fait aussi couler beaucoup d'argent sur la ville de Cannes :... 300 millions de francs ce qui est dépensé sur Cannes pendant ces 12 jours...

En profitent les hôteliers, restaurateurs et commerçants, mais aussi indirectement toute la ville...

Ne croyez pas que « les parkings sont réservés aux invités » ils sont pleins de clients payants...

Le Festival draine plusieurs dizaines de milliers de personnes. Il est devenu la première manifestation culturelle du monde et la plus suivie par la presse après les Jeux Olympiques. Ce n 'est donc plus le Festival d'antan. Les starlettes ne font plus l'effet d'hier puisque leur tenue vestimentaire habituelle est maintenant pratiquée par la quasi totalité des vacanciers... La bataille des télévisions pour le Festival a remplacé les batailles de fleurs...

Je trouve également injuste votre lettre pour le service du nettoiement de la ville qui, chaque jour, nettoie complètement la Croisette...

...4000 places qui ont ainsi été distribuées, c 'est bien siir trop peu pour contenter tout le monde, mais le Festival du Film est, il ne faut pas l'oublier, d'abord l'affaire des professionnels du Cinéma...

Le Maire

Anne-Marie DUPUY

 

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Extrait de Télérama  2261 - 12 mai 1993

Cannes 93

 de Billaut

On ne le connaît pas, Mais Jackie Billault est l'un des hommes les plus courtisés de la Croisette. Pensez donc, c'est lui qui a en charge les billets. Ces billets si précieux, si désirables qui, durant douze jours, valent tout l'or du monde, Il en fait tirer près de 20 000 par jour, Avec une équipe réduite :"On est trois en fabrication, deux en manipulation. Une ou deux

personnes pour recevoir les gens. Faut pas être trop pour ce genre de boulot."...

"Une année - c'était à mes débuts -je me souviens avoir remis à un prétendu attaché de presse les places que l'équipe du film attendait pour le soir. 39 places centrales et une quarantaine sur le côté ! Deux minutes après, le vrai attaché de presse téléphone : "Jackie, /arrive prendre les places - mais je viens de les donner, vos places".

Catastrophe ! Je sors en courant. Je donne le signalement du type. On lavait vu partir vers le Carlton. Je n'ai jamais couru aussi vite, croyez-moi. J'ai retrouvé mon bonhomme et j'ai récupéré mes places. Ouf! J'ai dû boire un scotch, après..."

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